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Tout cela vient de Dieu:

il nous a réconciliés avec lui par le Christ

et il nous a donné le ministère de la réconciliation.

 

Le pardon et la réconciliation sont devenus depuis quelques décennies des réalités sociales, politiques et juridiques fort communes. Nombre de pays ont créé des commissions Vérité et réconciliation. C’est vraiment encourageant : la réconciliation se démocratise et s’impose comme chemin de vérité et de justice.

Or, pour les chrétiens, le pardon et la réconciliation sont des éléments fondateurs de leur convictions, de leurs engagements et parfois de leurs quotidiens. Nul n’y échappe et nul n’en est préservé : nous sommes tous impliqués dans des petits conflits, des exclusions, de ruptures, des divisions. Nous pouvons choisir d’ignorer ce côté parfois sombre de nos vies, de notre histoire mais il nous rattrape souvent dans notre mémoire qui réveille parfois de vieilles blessures.

Bonne nouvelle : Paul aux Corinthiens nous rappelle que la réconciliation est un don, une invitation et ultimement une mission. Le salut que nous offre Dieu en Jésus a de multiples couleurs et nuances : l’une d’entre elles est précisément le pardon, la réconciliation. Quand surviennent des conflits, la paix ne viendra pas de la négation, de la fuite, et de l’exclusion. Elle naîtra et subsistera lorsque nous aurons le courage de prier pour recevoir ce don de la réconciliation et poserons de petits gestes dans l’espérance qu’ils feront progresser la communion.

Rassurons-nous : rien de magique. La réconciliation est exigeante et difficile : c’est un chemin, un itinéraire. La réconciliation nous met en route, nous déplace et nous oblige à voir autrement le réel. Pas de pardon possible si on continue de faire son nid dans sa blessure ou si l’on fige ses pensées dans le tort subi et le geste perçu comme offense.

Le Carême est un bon temps pour marcher vers la réconciliation. Le pape François nous en donnait un brillant exemple lors que son dernier pèlerinage au Canada : la route de la réconciliation passe par la présence, la visite, le dialogue, l’écoute et l’exercice de nos responsabilités. « Nous sommes les ambassadeurs du Christ. »

« Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » Demandons à Dieu de faire cette expérience d’être dans le Christ : du coup, nous vivrons comme des créatures nouvelles et accueillerons les autres également comme des créatures nouvelles !

Père Luc Tardif, o.m.i., recteur