La Vie au Sanctuaire – Dimanche 6 avril
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“Une seule chose compte: oubliant ce qui est en arrière et, lancé vers l’avant,
je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ.”
En dialogue avec la communauté de Philippes, Paul est comme recréé dans la clarté de son objectif et la vigueur de sa destination. Cette même expérience nous est offerte dans le sacrement du pardon. Et le carême est précisément un temps de grâce pour recevoir le pardon et le donner, goûter la guérison du cœur et entrer dans une dynamique de réconciliation. En compagnie de Paul, trois étapes nous sont proposées pour vivre en profondeur et avec fécondité cet itinéraire.
D’abord, un temps d’action de grâces. Nous avons tous et chacune de multiples occasions de reconnaissance au cœur même de notre quotidien. Avec le Christ, l’Esprit nous ouvre les yeux sur les signes de la tendresse du Père pour toute la création: dans la nature, chez nos compagnons de route ou de travail et dans notre propre existence. L’action de grâces est le fondement de notre foi et de notre espérance: savoir reconnaître et célébrer la bonté créatrice de Dieu dans nos propres vies et dans nos milieux, libère notre capacité de faire la vérité et de vivre en amour.
Le second mouvement est précisément l’heure de la lucidité. Pas de tendresse sans cette opération honnête: faire la vérité sur la part d’ombre, d’obscurités et parfois de ténèbres dans nos existences, dans nos milieux. Nous sommes ici au cœur de l’acte pénitentiel: la confession de nos fautes, ces manières concrètes de nous comporter comme si Dieu n’existait, nos complicités avec les mauvais esprits, nos replis sur nous-mêmes. Nous avons tous besoin de salut, de guérison et de rupture avec nos comportements peccamineux. Oui, « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton Fils. » Il ne faut pas craindre ni fuir ce moment de vérité: au contraire, il faut assumer ses responsabilités, son péché et cette reconnaissance est déjà libératrice: « ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait,” confesse le psalmiste.
Enfin, dernier moment: celui de l’espérance, de la réconciliation: passage à la vie nouvelle, à la joie des retrouvailles. L’Esprit nous recrée et nous engendre dans le Corps du Christ: il nous repositionne dans les eaux de notre baptême et nous atteste que nous sommes les enfants bien-aimés du Père. Nous sommes donc énergiques et disposés à reprendre la route avec nos frères et sœurs. Un regard nouveau-né nous rend capable de les accueillir comme des dons, comme une mission. L’amour qui jaillit de la gratitude et la vérité qui émerge de nos aveux, libère des énergies de transformation pour devenir des signes et des artisans de communion et de changement : « Voici que je fais une chose nouvelle: elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?”
Père Luc Tardif, o.m.i., recteur du Sanctuaire